Un programme intéressant a été concocté après plusieurs mois de préparation. Thème: A la découverte d’une agriculture respectueuse des sols et de l’environnement. A 12h30, toute l’équipe d’organisation était entourée des participants de nos quatre communautés : orthodoxes, mennonites, catholiques et protestants. Ce fut d’abord un temps de convivialité avec un buffet très bien garni avec des mets locaux, une expérience inédite !

Le groupe s’est ensuite redisposé pour suivre la présentation de notre invité, un professionnel, l’agriculteur Olivier sur la thématique : l’Agriculture de Conservation des Sols (ACS). Cet agriculteur a radicalement changé ses méthodes de travail il y a 7 ans. Constatant en effet la dégradation de ses terres due aux produits de traitement et aux engrais et à l’érosion, il a cherché à protéger les sols. Ne pratiquant pas d’élevage et ne disposant donc pas de fumier pour ses 300 ha de cultures, il s’est tourné vers l’ACS. L’ACS fonctionne sur trois piliers :
– le sol ne doit pas rester nu : après la moisson, il est couvert de la paille laissée sur place et broyée, et un peu plus tard, de différentes plantes semées pour faire office de cultures intermédiaires entre les cultures principales ; avantages : diminution de l’érosion du sol, protection d’excès de chaleur et limitation de l’évaporation.
– le sol ne doit pas être labouré ni travaillé pour éviter de perturber les habitants du sol (vers de terre, champignons et bactéries) ; avantages : permet de garder dans le sol le carbone des plantes en décomposition pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
– diversification des espèces cultivées : on ne sème pas les mêmes cultures sur une parcelle deux ans de suite et dans les intercultures de couverts végétaux et d’engrais verts on mélange plusieurs espèces.
Ce procédé agricole favorise la biodiversité tout en respectant l’environnement et la nature des sols. Il a permis à Olivier d’avoir de résultats qui ne sont plus très loin de l’agriculture conventionnelle en 2025 sans utiliser ni insecticides ni fongicides. Sachant qu’au niveau mondial, l’agriculture conventionnelle est responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, et que, à l’opposé, l’ACS stocke plus de CO2 dans le sol qu’elle n’en émet, elle pourrait devenir un allié de taille dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Pour approfondir le sujet, on peut voir les podcasts des émissions suivantes sur radio RCF:
https://pratiquement-durable.com/radio-rcf/agriculture-sans-petrole.html
Le moment de questions qui a suivi cette présentation a permis aux participants de comprendre la pertinence de cette forme d’agriculture.

Avec l’agriculteur, nous sommes allés visiter un champ couvert d’engrais verts et le site de ses machines. Une question était sur toutes les lèvres : les autres agriculteurs prendront-ils conscience de ce type d’agriculture qui donne du sens pour le respect de la création en vue de notre bien-être à tous ?
Un temps spirituel fait de louange et de prière a clôturé l’édition 2025 de la sortie œcuménique du Lunévillois. Emerveillés, tous les participants sont repartis exprimant leur satisfaction.
Anne-Marie, Peter Strack et Etienne Bonou.